Pendant l’été, peintres « classiques » et graffeurs ont travaillés ensemble sous l’attention des habitants du quartier Arnaud Bernard.
La fresque de la rue Gramat
Historiquement, le quartier Arnaud Bernard est celui par lequel le tag et le graff sont arrivés à Toulouse. En 1997, l’idée de rafraîchir le crépi extérieur de la maison de quartier Arnaud Bernard, la « casa del barri », pousse à proposer de « frescare ».
Cette œuvre a été réalisée dans un esprit de réappropriation de toute la rue Gramat tagguée et dégradée. Plutôt que le vain nettoyage, le Carrefour culturel Arnaud Bernard a donc proposé la création d’une œuvre collective.
L’association a choisi de faire évoluer le tag lui même, en tant qu’espace d’expression publique à une création démocratique ou différents styles peuvent se rencontrer. Comme tout projet, la fresque est la réalisation d’un travail en partenariat, entre les habitants du quartier, le Carrefour culturel Arnaud Bernard, le Comité de quartier, l’association Parentèle et l’association Solidarité et Jeunesse.
Ce projet initié en automne 97 est d’abord une création associative bénévole. Chemin faisant, un travail important a été fourni, il révèle alors de nouveaux besoins qui ont permis de créer un Contrat Emploi Solidarité dans l’association et une activité pour créer un « service ville ». Les actions futures de l’association visent à pérenniser ces activités nouvelles en emplois permanents vers d’autres aventures.
Un beau projet pour une mise en œuvre difficile
C’est une chose d’avoir un projet, mais encore faut-il se donner les moyens de le réaliser ! Pour arriver à ses fins, le Carrefour culturel Arnaud Bernard a effectué deux ans et demi de travail de préparation grâce à des réunions publiques de concertation. Une fois finalisée, la maquette de la rue repeinte est soumise et acceptée par les habitants, les propriétaires de la rue et la mairie de Toulouse. Un chantier international peut alors commencer. Pendant 25 jours (du 10 mai au 5 juin 2000), des volontaires ont préparés les murs taggués de la rue Gramat. Ce grand nettoyage a aussi donné lieu à des repas de quartier, des moments festifs, des conversations socratiques permettant l’appropriation de la rue. Grâce à ces moments privilégiés, nous avons assisté à une véritable rencontre dans le travail et un partage des savoirs.
Pendant l’été, peintres « classiques » et graffeurs ont travaillés ensemble sous l’attention des habitants du quartier Arnaud Bernard. Un dialogue s’est alors installé naturellement ce qui a permis de changer le regard de chacun.